Le 11 mars dernier, lors de son forum économique et social, BPCE a mis en avant les prétendus bienfaits de l’Intelligence Artificielle générative. Ce faisant, la direction entend clairement cantonner les “ partenaires sociaux” au rôle de simples VRP, chargés de vendre leur propagande.
UN OUTIL POUR LES PROFITS, PAS POUR LES SALARIÉ·ES !
BPCE déploie l’IA sous couvert d’innovation, mais derrière ce vernis social, quel est le véritable objectif ? Atteindre plus vite 5 milliards d’euros de bénéfices d’ici 2030 !
- Loin d’améliorer le quotidien des salarié·es, L’IA sert uniquement à augmenter la productivité au profit exclusif de la direction.
- Elle ne réduit pas la charge de travail, bien au contraire, elle la décuple en augmentant notamment la pression commerciale.
- La direction se refuse à aborder les impacts sur l’emploi. Quand SUD pose la question, elle répond : “Je n’en sais rien” (sic).
IA & ENVIRONNEMENT : UN DÉSASTRE ANNONCÉ !
Les dirigeants se vantent de ses engagements RSE et « Green ». Pourtant :
- L’IA consomme 10 fois plus d’énergie qu’une simple recherche Google.
- Elle nécessite d’énormes quantités d’eau pour la construction, l’alimentation et le refroidissement des data centers.
- A force d’automatiser tout et n’importe quoi, BPCE contribue à l’épuisement des ressources naturelles. Pourtant la direction défend cette stratégie en invoquant une prétendue frugalité énergivore.
Des paroles éco-responsables, mais encore et toujours, des actes de financement qui pourraient nuire de façon irréversible à la planète ! Alors, où est la cohérence avec leurs engagements écologiques ?
L’IA ET LE PARTAGE DES RICHESSES : TOUJOURS LES MÊMES PROFITEURS ?
BPCE répète à l’envie que l’IA va « créer de la valeur ».
Mais pour qui ?
Aujourd’hui, les salarié·es génèrent 3,5 milliards d’euros de profits. BPCE vise 5 milliards.
Qui va en profiter ? Certainement pas l’ensemble des salarié·es.
- Quand la direction décidera-t-elle enfin de redistribuer équitablement ces richesses ?
- Pourquoi l’IA ne profite-t-elle qu’aux dirigeants et non aux travailleurs et travailleuses qui l’utilisent quotidiennement ?
Selon nous, si l’IA participe au progrès, elle ne doit en aucun cas se faire au détriment du partage équitable des richesses.
L’IA EST-ELLE SEXISTE ?
Lors de ce forum, une intervention a mis en lumière un problème préoccupant : à la question « Quelle posture adopter face à une remarque sexiste sur une tenue ? », l’IA MaIA aurait suggéré… de changer de tenue !
Pire encore, la réaction du DRH de BPCE face à cette réponse qui réplique : « Ce n’est pas totalement idiot ». Cette anecdote illustre parfaitement l’approche de BPCE vis-à-vis de l’IA : un vernis de modernité qui masque un recul social…
Nous posons la question :
- Pourquoi MaIA ne conseille-t-elle pas de solliciter un·e référent·e harcèlement ?
- Est-ce ainsi que BPCE entend lutter contre le sexisme au travail ?
Ce n’est pas la première fois que la direction affiche un décalage inquiétant avec les enjeux de lutte contre le sexisme et les violences au travail. Déjà, son livret sur les violences sexistes suggère aux salarié·es de répondre par l’ironie ! Nous ne sommes plus au Moyen-Âge.
Le 8 mars dernier, des milliers de personnes ont manifesté pour les droits des femmes. Pendant ce temps, BPCE continue d’entériner des pratiques rétrogrades !