Le syndicat Sud a choisi de mettre en lumière la situation préoccupante des directeurs d’agence, un métier en tension depuis plusieurs années.
Un métier sous pression croissante
Depuis longtemps, les directeurs d’agence font preuve d’une très grande résilience face aux transformations incessantes de l’entreprise. Cependant, face aux exigences exponentielles du chef de file de la Banque Commerciale, beaucoup atteignent leurs limites.
La surcharge de travail, le manque d’autonomie et l’accumulation des tâches administratives rendent leur quotidien de plus en plus difficile.
En 2024, un des médecins du travail avait attiré l’attention de la direction sur cette catégorie de salariés en difficulté. Que s’est-il passé depuis ? Rien.
Un tournant en 2022
La situation n’était pas rose avant loin de là mais un cap a été franchi avec l’attribution de clients Pros aux DA. Plutôt qu’une transition progressive, ils ont subi une augmentation brutale de leur charge de travail. La refonte des portefeuilles en décembre 2024 n’aura pas tenu sa promesse de soulager leur emploi du temps.
Désormais, les DA doivent jongler avec des exigences accrues :
- Veiller à ce que leur agence produise des résultats en volume pour éviter qu’elle ne soit mal classée au Benchmark tout en travaillant à préserver voire améliorer la satisfaction des clients.
- Remplir des tableaux de tout en travaillant à préserver voire améliorer la satisfaction des clients.
- Devoir se justifier en permanence pour ceux qui ne sont pas à l’attendu.
- Gérer un flot incessant de sollicitations des clients.
- Répondre à des demandes émanant de multiples sources (GP, Pro, DSC, DR, Risques). Parfois jusqu’à 30 mails par jour.
- Suivre un planning rigide et imposé (ex : phoning Pro le vendredi).
- Savoir fédérer des équipesaux profils différents.
- Faire face à un turnover élevé (14-15 % par an).
- Former des nouveaux salariés souvent de passage.
Mais qui peut décemment résister à un tel traitement ?
Le résultat est sans appel : beaucoup de DA sont décontenancés, ne reconnaissent plus leur métier, ne trouvent plus de sens à leur activité et envisagent de quitter le réseau.
Quant aux DA séniors, ils constatent amèrement qu’on les cantonne progressivement à des postes sans perspectives d’évolution. Un vrai gâchis pour une population qui s’est souvent donnée sans compter pour l’entreprise.
Nos propositions pour un changement de cap qui s’impose
Le directeur d’agence est un pilier de la structure bancaire d’autant plus avec l’essor de l’intelligence artificielle qui transforme les métiers.
Sud demande à la direction de réagir.
- Redéfinir leur rôle autour du management et du pilotage, en supprimant les tâches administratives excessives
- Limiter les reportings inutiles et le remplissage de tableaux
- Adapter les objectifs en tenant compte des réalités du terrain, de la zone de chalandise
- Évaluer réellement la charge de travail
- Mettre en place un plan de carrière évolutif pour éviter l’usure professionnelle
- Créer des passerelles internes pour permettre des mobilités vers d’autres métiers.
Dans d’autres réseaux bancaires comme BNP, les DA sont uniquement responsables du
pilotage et du management.
Pourquoi ce qui est possible ailleurs, ne le serait pas à la CEIDF ?
Il est temps que la direction prenne des mesures concrètes pour garantir des
conditions de travail dignes et redonner du sens au métier de directeur d’agence.