Situation économique CEBFC et budget 2024

14/12/2023

Déclaration des élus SUD Solidaires au CSE  du 14 décembre 2023 atterrissage financier 2023 de la CEBFC et budget 2024

D’après l’atterrissage financier 2023 on peut dire que cette année encore, les salariés ont été au rendez-vous en réussissant à relever le double défi de réaliser des volumes et des marges sur la distribution de crédits.

Ces performances ont permis à la CEBFC de gagner des parts de marché dans un contexte historiquement compliqué. La hausse brutale des taux couplées à des prix élevés sur le marché immobilier n'a pas empêché le réseau BDD comme BDR de réaliser des prouesses commerciales.

 

Afin de permettre la croissance de l’activité crédit, les conseillers ont réussi le défi de la collecte en conservant voire en développant l’épargne de bilan tout en bouclant sur l’exercice d'importantes émissions d'emprunts obligataires permettant de réaliser des volumes de CA records en assurance vie ce qui est à contre-tendance d’autres établissements financiers.

 

Le budget 2024 anticipe un objectif de réalisation de crédit immobilier de 1,1 milliard d'euros alors que nous rencontrons sur la 2e partie de l'année 2023 un ralentissement de l’activité crédit significative avec une production de l'ordre 800M€ sur le rythme annuel.

 Cet objectif nous apparaît trop ambitieux dans un contexte où peu d’éléments tangibles ne permettraient d’anticiper une forte reprise de la demande de financement immobilier.

Par ailleurs sur ce même budget prévisionnel, le taux de sortie médian projeté à 4,40% pour une réalisation de 1,1 milliard d'euros toutes maturités confondues nous paraît là aussi trop ambitieux dans un contexte de taux qui semble se stabiliser voire qui pourrait se réajuster à la baisse au regard les dernières communications des banques centrales.

La volonté de réaliser des volumes ambitieux de crédit immobilier avec des taux de sorti en haut de fourchette voire hors marché nous paraît potentiellement contradictoire et pourrait une fois encore être de nature à ne pas réussir à atteindre les objectifs commerciaux.

 

Nous constatons qu'en 2023 des éléments non récurrents (ENR) atteignent un niveau record de 22,5M€ essentiellement due à la reprise de provisions sur un « litige chèque » qui a été tranché en notre faveur, des swaps de couverture pour 4 M€ et des dividendes de holding solution pour 6,8 M€.

 

Sur la projection d'atterrissage 2023 nous constatons qu’en neutralisant des éléments non récurrents le COEX s'établit à 82,1% ce qui est assez alarmant alors qu’en réintégrant cet ENR, ce coefficient s'établit à 77,5% ce qui reste très élevé.

Nous sommes inquiets de savoir comment la CEBFC pourrait améliorer ce ratio : un effort sur les charges nous paraît impossible sauf à supprimer des ETP. Par ailleurs augmenter le résultat net via la hausse des commissions ou de MNI nous semble compliqué à la vue de la pression concurrentielle des autres réseaux et notamment des banques en ligne et des assureurs.

Avec le contexte inflationniste les clients cherchent plutôt à réduire les coûts générés par les services bancaires, il nous semble que les belles années sont derrière nous de ce point de vue-là.

 

On observe une baisse de 3M€ des frais de personnel en 2023 par rapport au budget établi, il nous semble donc possible de verser des augmentations de salaires générales ou une PPV comme la fait le Crédit Mutuel.

La stratégie de développer les parts de marché avec des volumes de crédits significatifs conduit à acheter une ressource très coûteuse dans un contexte proche de 3 milliards d'impasse clientèle ce qui semble, au vu du poids de la CEBFC dans le RCE, une limite significative.

Cette ambition de volumes nécessite donc des refinancements assez coûteux pour permettre de distribuer des crédits avec des taux de sortie qui pourraient ne plus être corrélés au prix de la ressource.

Cette stratégie pourrait peser sur la rentabilité intrinsèque de la CEBFC sur plusieurs exercices notamment en cas de retournement sur le marché des taux où en cas de besoin de liquidités qui pourrait se traduire par de coûteuses des opérations de titrisation.